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Photo du rédacteurMarie-Agnès BOTTAIS

Abandon de poste : comprendre le cadre juridique pour le salarié et l’employeur ⚖️


Un manager perplexe à coté du bureau d'un salarié absent

Depuis une récente réforme de l’assurance chômage, un Abandon de poste par un salarié peut être considéré comme une démission, avec des conséquences spécifiques pour les droits au chômage.

Cette évolution a changé profondément les règles du jeu pour les salariés comme pour les employeurs.

Nous allons examiner en détail les contours de l'abandon de poste.


Que vous soyez salarié ou employeur, suivez le guide pour comprendre le cadre juridique, les risques et la manière de réagir efficacement.


1. Qu'est-ce que l'Abandon de poste ? 📍

Tout d’abord, rappelons ce qu’est un Abandon de poste.

 

Il s’agit d’une absence injustifiée et prolongée du salarié, sans autorisation de son employeur ni motif valable. Cette situation peut prendre plusieurs formes :

  • quitter le poste en pleine journée sans prévenir,

  • ne pas revenir d’une pause,

  • s'absenter plusieurs jours consécutifs sans fournir d'explication. On parle alors d’absence injustifiée.


2. L'impact de la réforme de l’assurance chômage sur l’Abandon de poste 🚨

 

Avant la réforme, un Abandon de poste pouvait mener à un licenciement pour faute sérieuse voire grave. Désormais, les choses sont plus nuancées. Un abandon de poste peut être requalifié en démission, avec des conséquences directes sur les droits au chômage du salarié.

 

a. Considération de l'Abandon de Poste comme une Démission

Maintenant, l’Abandon de poste peut être assimilé à une démission, sauf exception. Cela signifie que, sauf dans certaines situations, le salarié ne pourra plus bénéficier de l’allocation chômage.

Cette mesure vise à éviter que les salariés utilisent l’abandon de poste pour contourner les conditions de démission et bénéficier du chômage.

 

b. Les exceptions à la règle

Toutefois, certains abandons de poste restent justifiables et ne sont pas considérés comme des démissions, notamment en cas de :

  • Harcèlement : si l’Abandon de poste est motivé par une situation de harcèlement moral ou sexuel, l’employeur devra en tenir compte et ne pourra pas considérer cela comme une démission.

  • Conditions de travail dangereuses : si le salarié abandonne son poste pour des raisons de sécurité ou de santé, cela pourrait également être une cause légitime, non assimilée à une démission. Le salarié se situe alors dans le cadre de l’exercice du droit de retrait.

  • Cas de force majeure : dans certains cas, comme une urgence familiale grave ou médicale, le salarié pourrait être en droit de s’absenter temporairement sans que cela soit considéré comme un abandon de poste.


3. Les conséquences de l'Abandon de poste pour le salarié et l'employeur  ⚖️

 

Pour le salarié, cette réforme renforce les risques liés à l'abandon de poste.


Les conséquences possibles incluent :


a. Absence d’indemnités chômage 💸

Un salarié qui abandonne son poste sans raison valable et sans justification peut être maintenant considéré comme ayant démissionné volontairement. Il perd alors le droit aux allocations chômage, sauf s’il peut prouver une cause légitime, comme le harcèlement ou un risque pour sa sécurité.


b. Procédure simplifiée pour l'employeur 📝

L’employeur bénéficie également d’une simplification. Dans le cadre de cette réforme, il n’est plus nécessaire d’engager une procédure disciplinaire longue pour licencier un salarié pour faute sérieuse/grave. Au lieu de cela, l’Abandon de poste peut être signalé comme une démission présumée. Cela réduit le temps et les ressources investis dans la gestion de l'absence non justifiée.


4. Que doit faire l’employeur en cas d’Abandon de poste ? 🔍


Avec cette nouvelle règlementation, l’employeur doit respecter une procédure spécifique pour que l’abandon de poste soit bien qualifié en démission présumée.


En voici les étapes clés :

Étape 1 : constatation de l'abandon de poste

L’employeur doit d'abord vérifier que le salarié est absent sans justification. Il peut contacter le salarié pour s’assurer qu’il n’y a pas de malentendu ou de problème de communication.

Étape 2 : mise en demeure de justifier son absence 📩

Si le salarié reste absent sans explication, l’employeur doit lui adresser une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception. Ce courrier doit :

  • demander au salarié de reprendre son poste sous un délai minimum de 15 jours,

  • inviter le salarié à fournir toute justification de son absence (certificat médical, déclaration de force majeure, etc.),

  • mentionner explicitement que sans réponse, l’abandon de poste sera considéré comme une démission.

Étape 3 : absence de réponse et constatation de la démission

Si le salarié ne répond pas dans le délai imparti et n'apporte aucune justification valable, l’employeur pourra alors considérer cet abandon de poste comme une démission. La rupture du contrat de travail est alors effective, sans droit aux indemnités de licenciement pour le salarié.


5. Les alternatives pour le salarié en difficulté 🤔


Pour un salarié confronté à des difficultés, l’Abandon de poste n’est donc pas une solution. Voici des alternatives qui permettent de rester dans un cadre légal et d'éviter les risques de démission :

  • Faire appel aux représentants du personnel : Ils peuvent être d'une aide précieuse pour évaluer les options, notamment si un conflit ou un mal-être est à l’origine de la situation.

  • Faire appel à un avocat pour recourir à la négociation avec l’employeur : Parfois, une solution amiable peut être trouvée, comme une rupture conventionnelle, pour mettre fin au contrat de travail dans des conditions plus favorables.


6. Conclusion : les bonnes pratiques pour salariés et employeurs 🚦

 

La nouvelle réforme de l’assurance chômage impose des règles plus strictes pour éviter les abus liés à l’Abandon de poste. Pour les salariés, cette modification rend l’abandon de poste particulièrement risqué, puisque sans justification, il peut entraîner une perte des droits aux allocations chômage. Quant aux employeurs, ils disposent d’un processus plus simple et rapide pour faire face aux absences injustifiées.

 

En somme, face à une situation d’abandon de poste, l’employeur doit :

  • Documenter soigneusement l’absence et contacter le salarié,

  • Envoyer une mise en demeure dans les règles,

  • Prendre acte de la démission si le salarié ne répond pas.

 

Que vous soyez employeur ou salarié, garder une ligne de communication ouverte et respecter les règles est indispensable.

 

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